« Mortelles solitudes » est le quatrième roman de Samba Oumar Fall, journaliste au quotidien le « Soleil ». Il retrace l’histoire d’une famille de pêcheurs que la mer a complètement décimée.
Agée de 15 ans quand elle quittait son Kayar natal pour rejoindre son domicile conjugal à Guet Ndar, le populeux quartier des pêcheurs à Saint-Louis, Seynabou Fall n’aurait jamais imaginé que sa vie virerait en un vrai cauchemar.
Épouse modèle, elle a, en vingt-neuf années de mariage, donné cinq garçons à son mari Waly Diagne (Sidy, Khaly, Faly, Gorgui et Dabakh). Le destin, tragique, a voulu que toute sa famille soit tuée par la mer, très boulimique qui n’épargne même pas les braves pêcheurs. Son époux et les quatre premiers enfants vont périr au cours d’une campagne de pêche qui a mal tourné, entrainant la disparition d’une cinquantaine de pêcheurs. Alors qu’elle pensait son calvaire terminé, un autre drame allait la plonger dans une dangereuse et mortelle solitude. La mer gloutonne, loin d’être rassasiée, lui prend son fils cadet, Dabakh, le seul qui lui restait. Elle avait confié son enfant à son cousin, Mademba, pour qu’il lui apprenne les métiers de la pêche.
Âgé de quatorze ans, le petit Dabakh qui n’avait de passion que pour la pêche, ne reverra jamais Guet Ndar, qui l’a vu naître. Son oncle l’avait torturé, assassiné, avant de le jeter en haute mer. Tenaillée par la solitude, la brave Seynabou n’aura d’autre alternative que de rejoindre ces êtres qui lui étaient si chère dans les abîmes de l’océan, mettant ainsi fin à une existence de longues et secrètes souffrances.
Au-delà de la triste histoire de Seynabou Fall dont le destin a fané tous les espoirs, ce livre constitue un bel hymne à la pêche. Cet ouvrage aborde donc plusieurs sujets dont la pêche et ses conséquences néfastes. Dans le populeux quartier de Guet Ndar, les populations ne respirent que par et pour la pêche qui garantit l’existence de milliers de personnes qui en dépendent directement ou indirectement. Mais ils sont confrontés à divers danger. La mer, féconde et nourricière, mais aussi ingrate à souhait, ne leur fait aucun cadeau. Chaque année, elle engloutit des centaines de fils de Guet Ndar, Santhiaba et Gokhou Mbathie, qui risquent leurs vies pour assurer leur survie et celle de leurs proches. « Des centaines de décès et disparitions sont enregistrés chaque année et ces drames étaient souvent dus à la traversée de l’embouchure pendant les mauvaises conditions météorologiques, aux abordages en mer avec des chalutiers, à l’état de défectuosité avancée de certaines embarcations qui peinaient à résister aux assauts de la mer au niveau de la grande côte », renseigne-t-il dans ce livre. Le problème des licences constitue également un frein pour les pêcheurs saint-louisiens qui sont obligés, pour survivre, de compter sur ces sésames que leur accordait la Mauritanie dans le cadre d’une convention. Des fois, avec le retard dans l’octroi de ces licences, les dirigeants mauritaniens envoient des milliers de pêcheurs en chômage technique et affamaient par la même occasion leurs familles, puisque le non-renouvellement de ces documents clouait les embarcations au sol pendant des semaines, voire des mois. Les accrochages entre pêcheurs saint-louisiens et gardes-côtes mauritaniens, qui ont pour conséquences l’arraisonnement de pirogues, la saisie de moteurs, de filets, de bidons d’essence, de caisses isothermes, de pagaies et cordages des pêcheurs saint-louisiens.
L’avancée de la mer occupe une place importante dans ce livre. Elle est devenue chronique à Guet Ndar qui n’est pas épargnée par ce phénomène cyclique des marées. Ce phénomène constitue une sérieuse menace pour l’avenir de ce quartier et de Gokhou Mbathie où les habitants ont délibérément choisi d’habiter près de la mer qui leur donne chaque jour leur moyen de subsistance, sans pour autant leur faire de cadeau. La brèche n’est pas en reste. Son ouverture a transformé plusieurs villages de la communauté rurale de Ndiébène Gandiole en des zones écologiquement névralgiques. Après la disparition de l’île de Doune Baba Dièye, située à une dizaine de kilomètres de Saint-Louis, des villages comme Pilot Bar, Tassinère, Keur Bernard, Salguity, Mouit, Moumbaye, Degou Niaye, Lakhlare et Mbaw, qui se trouvent sur le long du littoral, sont aussi exposés au même sort. Face à tous ces problèmes qui menacent leur survie, la foi reste la seule arme des populations de la Langue de Barbarie qui, chaque année, continuent de vivre dans la psychose de l’avancée de la mer qui n’épargne jamais leurs habitations.
Agée de 15 ans quand elle quittait son Kayar natal pour rejoindre son domicile conjugal à Guet Ndar, le populeux quartier des pêcheurs à Saint-Louis, Seynabou Fall n’aurait jamais imaginé que sa vie virerait en un vrai cauchemar.
Épouse modèle, elle a, en vingt-neuf années de mariage, donné cinq garçons à son mari Waly Diagne (Sidy, Khaly, Faly, Gorgui et Dabakh). Le destin, tragique, a voulu que toute sa famille soit tuée par la mer, très boulimique qui n’épargne même pas les braves pêcheurs. Son époux et les quatre premiers enfants vont périr au cours d’une campagne de pêche qui a mal tourné, entrainant la disparition d’une cinquantaine de pêcheurs. Alors qu’elle pensait son calvaire terminé, un autre drame allait la plonger dans une dangereuse et mortelle solitude. La mer gloutonne, loin d’être rassasiée, lui prend son fils cadet, Dabakh, le seul qui lui restait. Elle avait confié son enfant à son cousin, Mademba, pour qu’il lui apprenne les métiers de la pêche.
Âgé de quatorze ans, le petit Dabakh qui n’avait de passion que pour la pêche, ne reverra jamais Guet Ndar, qui l’a vu naître. Son oncle l’avait torturé, assassiné, avant de le jeter en haute mer. Tenaillée par la solitude, la brave Seynabou n’aura d’autre alternative que de rejoindre ces êtres qui lui étaient si chère dans les abîmes de l’océan, mettant ainsi fin à une existence de longues et secrètes souffrances.
Au-delà de la triste histoire de Seynabou Fall dont le destin a fané tous les espoirs, ce livre constitue un bel hymne à la pêche. Cet ouvrage aborde donc plusieurs sujets dont la pêche et ses conséquences néfastes. Dans le populeux quartier de Guet Ndar, les populations ne respirent que par et pour la pêche qui garantit l’existence de milliers de personnes qui en dépendent directement ou indirectement. Mais ils sont confrontés à divers danger. La mer, féconde et nourricière, mais aussi ingrate à souhait, ne leur fait aucun cadeau. Chaque année, elle engloutit des centaines de fils de Guet Ndar, Santhiaba et Gokhou Mbathie, qui risquent leurs vies pour assurer leur survie et celle de leurs proches. « Des centaines de décès et disparitions sont enregistrés chaque année et ces drames étaient souvent dus à la traversée de l’embouchure pendant les mauvaises conditions météorologiques, aux abordages en mer avec des chalutiers, à l’état de défectuosité avancée de certaines embarcations qui peinaient à résister aux assauts de la mer au niveau de la grande côte », renseigne-t-il dans ce livre. Le problème des licences constitue également un frein pour les pêcheurs saint-louisiens qui sont obligés, pour survivre, de compter sur ces sésames que leur accordait la Mauritanie dans le cadre d’une convention. Des fois, avec le retard dans l’octroi de ces licences, les dirigeants mauritaniens envoient des milliers de pêcheurs en chômage technique et affamaient par la même occasion leurs familles, puisque le non-renouvellement de ces documents clouait les embarcations au sol pendant des semaines, voire des mois. Les accrochages entre pêcheurs saint-louisiens et gardes-côtes mauritaniens, qui ont pour conséquences l’arraisonnement de pirogues, la saisie de moteurs, de filets, de bidons d’essence, de caisses isothermes, de pagaies et cordages des pêcheurs saint-louisiens.
L’avancée de la mer occupe une place importante dans ce livre. Elle est devenue chronique à Guet Ndar qui n’est pas épargnée par ce phénomène cyclique des marées. Ce phénomène constitue une sérieuse menace pour l’avenir de ce quartier et de Gokhou Mbathie où les habitants ont délibérément choisi d’habiter près de la mer qui leur donne chaque jour leur moyen de subsistance, sans pour autant leur faire de cadeau. La brèche n’est pas en reste. Son ouverture a transformé plusieurs villages de la communauté rurale de Ndiébène Gandiole en des zones écologiquement névralgiques. Après la disparition de l’île de Doune Baba Dièye, située à une dizaine de kilomètres de Saint-Louis, des villages comme Pilot Bar, Tassinère, Keur Bernard, Salguity, Mouit, Moumbaye, Degou Niaye, Lakhlare et Mbaw, qui se trouvent sur le long du littoral, sont aussi exposés au même sort. Face à tous ces problèmes qui menacent leur survie, la foi reste la seule arme des populations de la Langue de Barbarie qui, chaque année, continuent de vivre dans la psychose de l’avancée de la mer qui n’épargne jamais leurs habitations.